À l’automne les feuilles portent les marques du temps écoulé. Déchirées, brûlées et mangées par les éléments leurs jours sont comptés.
Les chloroplastes cessent la production de chlorophylle, laissant la place aux pigments jusqu’alors occultés. Les anthocyanoïdes colorent de rouge le pourtour des feuilles et les endurcissent contre le froid nocturne. Les glucides se concentrent et migrent de l’extérieur vers le coeur de la feuille via les nervures. Les xanthophylles teintent de jaune les bouleaux, mélèzes et ginkgos. Les caroténoïdes illuminent d’orange le hêtre.
Dans les prochains jours l’arbre récupèrera les glucides et nitrates stockés dans ses feuilles pour remplir d’amidon les rayons de son aubier. La mort cellulaire gagnera jusqu’au coeur de la feuille. Le pétiole s’obstruera d’un bouchon de liège. Ce drame en quatre temps se soldera inéluctablement par l’abcision et la chute de la feuille. Une marque restera sur le rameau qui la portait, comme un rappel de son sacrifice pour la promesse d’un printemps.
Crataegus
Acer rubrum
Ginkgo biloba
Fagus grandifolia
Parthenocissus quinquefolia