Le Ginkgo biloba est un des rares être vivants évolués pouvant prétendre au titre de fossile vivant. On retrouve des fossiles de ginkgo remontant à 65 millions d’années ayant les même caractérisques que la plante actuelle. Les plus vieux fossiles d’arbres de la famille des Ginkgoaceae remontent à 270 M années durant la période permienne de l’ère paléozoïque, 40 millions d’années avant l’apparition des dinosaures. La diversité des ginkgophyte était maximale au jurassique alors qu’une dizaine d’espèces de ginkgo peuplaient tous les continents.
Rhamphorhynchus perché sur un ginkgo, Jurassique.
Illustration de Heinrich Harder
Ginkgo huttoni, Jurassique moyen.
Scalby, North Yorkshire, UK.
Photo de David Scarboro
Pour plus de fossiles des formes primitives de ginkgo, voir le site de Cor Kwan.
Le ginkgo est dioïque, ce qui signifie que les organes mâles et femelles sont portés par des individus différents. Il est classé parmis les gymnospermes comme les conifères mais il s’agit de la seule plante vivante faisant le pont entre les végétaux inférieurs (thallophytes ou bryophytes comme les mousses) et les plantes supérieures (vasculaires, arbres, fleurs). Sa reproduction est assurée par un spermatozoïde propulsé par des flagelles, un attribut propre aux plantes primitives remontant au moment où la vie émergeait de la mer pour coloniser la terre ferme. Un excellent documentaire a été créé à ce sujet.
Le ginkgo est la seule plante ayant survécu au bombardement atomique de Hiroshima. Plusieurs arbres ont repoussé aussi près qu’à 1100 m de l’hypocentre de l’explosion et sont devenus des symboles de résilience et de paix. Les troncs irradiés et calcinés de ces arbres toujours debouts suscite l’admiration des japonais.
Le mode de reproduction archaïque du ginkgo le désavantage face aux conifères modernes et aux angiospermes (feuillus et plante à fleurs). Il est donc aujourd’hui endémique uniquement dans la forêt des montagnes Dalou au sud-ouest de la Chine. Il s’agit d’une vallée qui a été épargnée des glaciacions et qui servit de refuge pour une multitude d’espèces végétales.
Pour plus d’infomation sur le Ginkgo allez sur le site de Cor Kwant.
Feuilles
Le ginkgo montre de l’hétérophyllie, ou polymorphisme foliaire, c’est-à-direct que selon l’âge de l’arbre, l’âge des bourgeons, leur positionnement sur l’arbre et le moment de leur développement en feuilles, de même que selon certaines conditions environnementales, les feuilles peuvent être plus ou moins lobées ou en éventail. Ceci peut s’observer sur le même spécimen ou sur des spécimens différents. Aucun rapport avec le sexe.
Cueillette
Les graines ont été ramassées dans un parc de Montréal dans lequel plusieurs ginkgos matures produisent des fruits. Les fruits tombent au sol une fois mûrs et font le festin des écureuils. La période idéale pour la cueillette est autour du 30 octobre alors que l’arbre perd ses feuilles.
Conditionnement des graines
Voici ma méthode pour préparer les graines. Je laisse tremper les fruits quelques jours dans une chaudière fermée avec un peu d’eau pour ramollir la chair. Cette étape aide à faire décoller la pulpe de la graine. Avec des gants imperméables, écraser les fruits pour extraire la graine. On fait ensuite tremper les graines 24 heures dans de l’eau propre. Après on rince les graines dans une passoire sous un jet d’eau pour finir de nettoyer les graines. Il reste ensuite à les faire sécher. On les conserve au réfrigérateur dans une enveloppe de papier dans le tiroir à fruits.
Il est primordial de retirer toute trace de la pulpe car elle contient une substance retardant la germination. Ce mécanisme évite à la graine de germer spontanément au pied de l’arbre. Les ginkgos dépendaient des dinosaures pour la dispersion de leurs graines. Le passage dans le système digestif des animaux assure une dispersion géographique des semences.
Scarification
La coquille dure de la graine doit être scarifiée pour simuler la digestion du fruit. On brise l’imperméabilité de coque avec un papier sablé ou une râpe.
Stratification à froid
Je trempe les graines 24 heures dans de l’eau bouillante, puis 10 minutes dans une solution d’eau de javel diluée 1/10 afin de les stériliser et prévenir les maladies fongiques.
Les graines sont ensuite mélangées dans du sable humide mais non détrempé puis rangées dans un sac hermétique qu’on conservera au réfrigérateur ou dans une chambre froide pour une durée de 90 jours.
Après ce traitement les graines sont prêtes à être semées. Le substrat importe peu car nous allons repiquer les pousses. L’important est de garder le sol au chaud pour stimuler la germination. J’ai observé une germination optimale lorsque la température ambiante dépasse les 30 degrés C. Les ginkgo germent de façon sporadique sur plusieurs semaines puisque le germe doit fendre la coquille rigide.
Germination et jeunes pousses
Première année.
Pousses de 3 ans dans des pots de 6 pouces.